1. Des contacts entre la musique de type occidental (d'après la Renaissance) et le folklore européen ou extraeuropéen deux sens 5, surtout au niveau morphologique (système mélodique, rythmique, de timbre) 1.1. Les différences essentielles semblent être concentrées au niveau syntaxique (système de la succession, de l'existence temporelle proprement dite des éléments morphologiques) 5 ; le substratum de ces différences réside probablement dans un mode spécifique de concevoir le temps. 1.2. Les termes extrêmes de cette opposition sur le plan musical peuvent être symboliquement exprimés par la forme sonate du XVIII européen (considérée comme le point culminant d'une évolution organique de plusieurs siècles du système tonal, synthétisé dans la musique de Haydn, Mozart et Beethoven) et une musique rituelle folklorique de type incantatoire. Il est à remarquer que, entre la musique occidentale antérieure à la Renaissance et les couches plus récentes du folklore européen les différences ne sont plus tellement marquées. 1.3. Après une longue période de temps pendant laquelle la musique exotique fut jugée (et, souvent, mal comprise par les ethnomusicologues eux-mêmes) avec les unités de mesure de la musique savante, suivit, comme une réaction toute naturelle, une exagération des différences entre ces deux «mondes musicaux» 8. Nous estimons opportun d'essayer aujourd'hui de dépasser cette attitude; la nécessitéd'étudier leurs structures similaires (basées sur des constantes psychiques humaines) 9, les facteurs communs par le mesurage desquels on puisse déterminer quantitativement, avec exactitude, les différences réelles, est imposée non seulement par l'acceptation dans la vie musicale du XX avec des droits égaux, des produits musicaux les plus divers, quelle que soit leur provenance géographique ou leur ancienneté, mais aussi par l'intérêt croissant des musiciens (et, tout d'abord, des compositeurs) contemporains pour les aspects fondamentaux, originaires, de la musique. 1.4. La tendance à sonder systématiquement la dimension temporelle de la musique, en vue de proposer une syntaxe inédite, est présente dans la musique de type occidental, surtout dans la musique expérimentale américaine des dernières décennies (chez La Monte Young, Terry Riley, Phil Glas, Steve Reich et, avant eux, chez Morton Feldman, Earle Brown et John Cage) mais aussi en Europe d'Ouest et d'Est. Aurel Stroe, Stefan. Niculescu, Anatol Vieru et de nombreux autres, en Roumanie, Zygmunt Krauze, Thomasz Sikorski en Pologne, par exemple, y furent constamment intéressés; les moments décisifs de ces préoccupations restent, certainement, les oeuvres de quelques précurseurs, tels Debussy, Webern, Cage. CONSIDÉRATIONS  SUR  UNE  «MUSIQUE  ATEMPORELLE» (Fragment 1)         Corneliu Dan Georgescu « Il n'a encore été découvert nulle part une société humaine, si „arriérée” fût-elle, qui ignorât la musique»          « Il n'est pas de concept en ce monde qui ne soit pas transmis par les sons.               Le son imprègne toute la connaissance. Tout l'univers repose sur le Son »